Qu’est-ce qu’il y a de plus beau que la mer des Caraïbes ? La mer des Caraïbes pour moi tout seul! Grand amoureux de la Colombie, je suis parti explorer la côte Caraïbes à l’entre-saisons, loin des foules et des grands incontournables. Voici mes sept petits trésors de ces belles régions, du désert de la Guajira aux plages du Darién en passant par la jungle de la Sierra Nevada…
1 – vous retrouver nez à nez avec un paresseux
Avec son climat chaud et humide, la première richesse des Caraïbes, c’est vraiment sa nature exubérante. Aux saisons où il y a moins de visiteurs, les animaux sauvages se montrent plus volontiers. Il y a de grands amateurs de toucans, colibris, barranqueros et autres beautés à plumes, certains préfèrent les caïmans, iguanes ou tortues marines, pour ma part j’ai adoré me retrouver face à face avec des paresseux. Y a-t-il un animal qui représente mieux la douceur des Caraïbes, avec sa langueur permanente et son sourire rêveur ? Une vraie source d’inspiration…
2 – serpenter en canoë dans la mangrove
On trouve de la mangrove un peu partout le long de la côte, cette végétation aquatique et enchevêtrée si représentative des tropiques. Mais la mangrove est bien plus qu’un arbre, c’est un écosystème complet et complexe, des poissons et crabes bleus entre les racines jusqu’aux singes et oiseaux entre les branches. La plus belle façon de connaître ces labyrinthes végétaux, c’est en canoë, et surtout dans un silence absolu ! Seulement alors se révèlent les habitants de ce petit monde naturel.
3 – se perdre entre les racines de l’arbre qui marche
Parmi les espèces végétales les plus surprenantes de Colombie, l’arbre qui marche est sans doute en tête. El Arbol que camina a un système de croissance très particulier : de ses branches partent des racines qui, une fois ayant atteint le sol, forment peu à peu de nouveaux troncs, d’où partent de nouvelles branches, et de là de nouvelles racines, et ainsi de suite. L’arbre pouvant vivre plusieurs centaines d’années, les plus anciens deviennent avec le temps des constructions gigantesques de dizaines de troncs tous reliés entre eux, de vraies cathédrales de bois…
4 – savourer un vrai riz parfumé à la noix de coco
Avec le poisson frit et les patacones, ces petites galettes de banane plantain, le riz coco est vraiment le plat emblématique des Caraïbes colombiennes. On le trouve quasiment partout, y compris dans les restaurants étoilés de Carthagène des Indes ou de Santa Marta, mais le meilleur que j’ai goûté était au fin fond de la forêt, préparé par une minuscule mamie dans sa cuisine sans prétention, avec les noix de coco du jardin. Un délice ! Parfois, s’éloigner des lieux les plus connus a vraiment du bon…
5 – s’assoir pour discuter un moment avec un Kogi
En termes de culture, les Caraïbes sont d’une complexité rare. Mais loin des chapelles Sixtine et des statues de la liberté, ici la vraie richesse est avant tout humaine. Pour un occidental comme moi, il est fascinant de partager un moment avec un pêcheur Wayu’u du désert de la Guajira, ou bien un Palenquero aux racines africaines fièrement revendiquées, ou encore un cultivateur Kogi dans son village caché loin dans la Sierra Nevada. Ces rencontres sont précieuses, émouvantes, et il va sans dire qu’elles n’adviennent qu’en dehors du tourisme de masse, dont la cacophonie empêche ces petits instants magiques.
6 – admirer des coraux à perte de vue
L’un des plus beaux spectacles des Caraïbes a lieu sous la surface de la mer. Si la faune et la flore sont omniprésentes sur la terre ferme, il en va de même dans l’eau ! De magnifiques ceintures de corail bordent presque toute la côte, avec leur cortège de poissons colorés et de crustacés bizarres. La meilleure façon de les approcher est en plongée ou en snorkeling – on découvre alors un monde totalement étrange et intrigant, qui ne semble pas avoir de fin. Seul au cœur de cet univers liquide, un délicieux silence des fonds marins vous accueille et vous enveloppe.
7 – écouter la jungle sous la pluie
Pas mal de voyageurs hésitent à visiter la Colombie en basse saison par peur des intempéries. Et dans les Caraïbes, climat tropical oblige, il est vrai que les pluies sont puissantes et soudaines, quelle que soit la saison. Mais dans ces contrées de jungle à la végétation luxuriante, la pluie n’est pas malvenue, bien au contraire. Sous les averses, toute la forêt crépite et vibre de couleur et de vie, les plantes se font plus belles, les feuilles plus vertes et plus brillantes ; après la tempête, la terre mouillée fume d’une vapeur diaphane et parfumée. La pluie fait partie intégrante des Caraïbes, abondamment abreuvées d’eau et de soleil – pour moi, elles en font toute la beauté.
Si la haute saison a certes ses avantages, voyager à contre-courant réserve de très belles surprises. Les Caraïbes se révèlent alors sous un autre jour, plus naturel, plus sincère, et laissent la place à ces petits moments improbables qui font toute la saveur d’un voyage.