Après avoir vécu une dizaine d´année en Irlande je sais que mon arrivée en Colombie va être un choc tant sur le plan culturel que climatique…

Pour la météo je ne me suis pas trompé en troquant mon ciré jaune et mes bottes au profit d´un short et de tongues, je sens que je vais me plaire ici… La visite de Bogotá me conforte dans mon choix de venir m´installer ici, la ville est agréable, pleine de couleurs et très vivante.
Les gens sont très accueillants et sont prêts à vous aider dès qu’ils le peuvent. J´ai l’impression que les Colombiens sont fiers et honorés qu’un étranger puisse venir visiter leur pays. J´ai encore en tête ma rencontre avec un policier sur la place Bolivar. Il me fait signe et vient à ma rencontre. A ce moment précis, comme tout bon français, je me demande ce que j´ai pu faire pour le froisser. Il se présente, me demande ce que je fais ici et commence à énumérer, avec un anglais quasi parfait, les visites qui s´offrent à moi autour de la place… Aucune remontrance et en prime des conseils touristiques, je continue un peu dubitatif mais ravi.

Pendant ces quelques jours dans la capitale, j´ai pu tester notre city tour de la ville accompagné d´une guide francophone.

Soraya est quasiment bilingue et historienne ce qui a rendu les visites vraiment riches en explications. Notre journée commence par un tour de la ville en voiture pour avoir une vision d´ensemble de Bogotá. Nous faisons un arrêt au marché de Paloquemao pour déguster quelques jus de fruits frais et c´est pour moi, qui suis amateur de bons produits et de cuisine, un moment inoubliable. Les étales colorées de fruits et légumes me laissent rêveur, nous goûtons quelques fruits qui étaient encore inconnus pour moi ; mangostino, granadilla, lulo, ils sont tous excellents. Les couleurs, les parfums et les ventes à la criée rendent le lieu vraiment atypique.

Le tour se poursuit avec la montée en téléphérique au Monserrate. Tout en haut, l´église domine la ville qui paraît vraiment immense, la vue est époustouflante…

Nous redescendons un peu plus bas dans le quartier populaire de la Candélaria. Au détour de chaque petite ruelle, il y a quelque chose à voir, l’endroit est très animé et attrayant avec ses petites maisons de toutes les couleurs.

Nous arrivons sur la place Bolivar pour une explication sur l’histoire et les bâtiments qui s’y trouvent, le lieu est vraiment chargé de souvenirs.

Nous poursuivons par le musée de l’or. Je reste en admiration devant les parures des chefs de tribus Muisca. La collection est impressionnante et enrichit ma connaissance de la culture indigène.

La fondation Botero est quant à elle un bel hommage à l´artiste et de nombreux grands noms y sont exposés ; Picasso, Monet, Dalí… Merci Mr Botero pour cette belle exposition !

Lors d´une seconde journée découverte j´ai pu découvrir le monde confidentiel du commerce de l’émeraude.
En compagnie d´un guide expert dans le domaine, nous accédons aux différents univers de la pierre précieuse, normalement inaccessibles au public. Polissage, taillage de pierre, négoce en pleine rue ou dans un bureau ultra-sécurisé, tous les maillons de la chaîne me sont expliqués en détail.

 

C´est en vélo que je découvre une nouvelle facette de la capitale Colombienne qui m´a tout particulièrement interpellé : les graffitis.
Ils s´appellent Toxicomano, Bicromo ou DJ LU, ils sont les nouveaux artistes « graffeurs » de Bogota. Au début les graffitis étaient fait en toute illégalité sur les murs de la ville jusqu´à ce qu’un jeune artiste soit abattu par la police dans un quartier aisé. L’affaire fût étouffée un moment mais grâce à la ténacité de l’entourage du « délinquant », la presse dévoila la bavure au public.
La mairie qui souhaitait redorer son image et celle de la police autorisa et finança même des artistes pour s’exprimer sur les murs de la cité. On trouve les plus belles œuvres le long de la carrera 30 et dans le quartier Las Nieves. Certaines sont immenses et couvent des bâtiments sur toute leur hauteur.
De nombreux sujets sont traités mais ceux qui reviennent le plus sont ; la corruption, le pillage des ressources du pays, l’inégalité sociale mais aussi la tolérance, l´amour entre les peuples et la poésie.
Les graffitis de Bogota sont en train de se faire une renommée internationale et font aujourd´hui partie intégrante de l´âme de la ville.

Mon aventure continue ensuite au Nord de Bogotà, dans la région du Boyaca. En arrivant à la petite ville de Villa de Leyva, j´ai une sensation de calme après les quelques jours passés dans la capitale. Il est très agréable de se promener dans les rues le soir venu pour profiter du charme de cette cité coloniale.

Le lendemain, Julían m´attend pour une randonnée en altitude dans le parc national d’Iguaque. Nos équipements vérifiés, un 4×4 nous dépose à l´entrée du parc à une dizaine de kilomètres de l´hôtel.
La première partie de la randonnée s´effectue sous un couvert végétal assez agréable puisqu´il nous protège du soleil et nous permet d´observer les oiseaux de vraiment très près.
Nous montons de plus en plus haut, la végétation change jusqu´à arriver dans le Páramo. Ce biotope de la région Andine si particulier, nous y trouvons le « frailéjon », une plante ayant la propriété de fixer l´humidité de l´air. A 3700m d´altitude nous arrivons au lac d´Iguaque, c´était un lieu très important pour les populations indigènes de la région qui y venaient régulièrement en « pèlerinage ». Encore aujourd´hui des gens montent jusqu´au sommet pour s´y recueillir.

 

La journée suivante est pour moi une sorte de bizutage de bienvenue à Terra Colombia. Ayant stipulé que je n´étais pas forcément à l´aise sur un cheval, Julie m´a gentiment organisé une sortie équitation dans la campagne alentour de Villa de Leyva.
Au final, la journée fût très agréable grâce aux conseils et la bonne humeur de Raúl, mon guide pour la journée.

 

Pour finir mon périple et me remettre de mes émotions de la veille, je pars visiter le monastère d´Ecce Homo et le village de Raquira, village connu pour sa fabrique de pots en terre cuite.

Enfin j´arrive à Pereira où toute l´équipe de Terra Colombia m´accueille chaleureusement. J´ai un petit peu le sentiment d´être arrivé à la maison…