Nouveau départ à la découverte du terrain et de nouvelles excursions hors des sentiers battus. Vers le parc Tayrona cette fois, à une trentaine de kilomètres de Santa Marta dans le département de Magdalena, sanctuaire indigène et petit paradis coincé entre la Sierra Nevada et la mer des Caraïbes.
J’ai entendu parler d’une plage à l’intérieur du parc loin des touristes qui pourrait sans doute intéresser nos voyageurs en quête d’un peu de tranquillité et d’exclusivité. Ni une, ni deux, me voilà prêt à découvrir, en tout cas je l’espère, un nouveau site authentique et magique.

Accompagné d’un local, nous passons devant l’entrée principale du parc. Quelques kilomètres plus loin, nous nous engageons sur un chemin de traverse discret.

Nous voilà partis pour deux heures de marche. Une côte régulière avec les imposants sommets de la Sierra Nevada dans notre dos avant de s’enfoncer plus avant dans la forêt. Bientôt, nous sommes protégés de la chaleur par de grands arbres mais surtout entourés d’une multitude d’oiseaux, de sons, de bruits. Mon guide me fait faire un petit détour par un campement indigène authentique avant de continuer la marche. C’est l’occasion d’un échange rapide et surtout d’entendre les premières sonorités de cette langue si différente.

Après une dernière côte, nous arrivons au sommet d’une petite colline, devant nous, à perte de vue, la mer des Caraïbes et cette fameuse plage coincée entre deux petites montagnes nous offrent un spectacle éblouissant.

Une vingtaine de minutes de descente et nous voilà sur place. Le cadre naturel est extraordinaire, seulement entrecoupé de quelques constructions très simples puis d’un kiosque.
Au bord de la plage déserte, six belles petites cabanes au confort sommaire semble là depuis toujours. Le cadre est sensationnel, l’impression de solitude et de calme est renforcée par le bruit de la mer et de la faune locale. Quand je repense aux plages principales du Parc Tayrona et aux nombreux touristes croisés, j’ai bien du mal à croire que je suis encore dans le Parc. Tout cela n’est pourtant pas si loin, cet endroit a juste échappé au parcours touristique classique et c’est un vrai bonheur !

La mer, ici comme sur la plupart des plages du parc est forte et les courants dangereux, il est néanmoins possible et agréable de s’y baigner même si la nage est fortement déconseillée. Et pour les amoureux de marche, de plage déserte et de nature, c’est vraiment un endroit sublime.

Mes hôtes Doña Nuri, Charia, le pécheur du coin et le jeune Samuel, le cuistot attitré du lieu composent l’équipe locale. Mon guide me dit qu’il part faire une sieste et je commande l’habituel almuerzo, ici il n’y a personne mais les recettes ne changent en rien, riz, poisson et bien sur patacon (banane plantain frite).

Après cette courte pause, nous partons sur les traces d’une cascade à une quinzaine de minutes du site, la marche est belle et encore une fois riche en faune et en flore. Je découvre la Barra Santa, arbre vivant en symbiose avec des fourmis à la piqûre particulièrement douloureuse et qui était utilisé pour punir les infidèles selon la légende par les missionnaires de l’époque.
On accrochait le fautif au tronc et il suffisait de taper dessus avec une pierre pour que les fourmis qui y vivent s’acharnent alors sur le vilain coupable. Je ramasse une pierre et tente l’expérience et en effet quelques instants après, apparaissent sur le tronc une multitude de petites fourmis à la couleur rouge. Nous reprenons la marche.

Nous arrivons à la cascade qui elle aussi attend avec hâte le retour des pluies dans cette région. Nous observons quelques petites crevettes survivant dans les flaques qui se maintiennent tant bien que mal malgré la sécheresse. Des petites grenouilles dont certaines colorées et toujours beaucoup d’oiseaux.
Nous croisons un venado, l’espèce de biche locale tandis que mon guide me montre les traces des armadillos (tatous). Nous retournons à la plage où nous pouvons profiter du calme de ce lieu retiré du monde, les paysages sont magnifiques, plusieurs espèces de singes transitent autour des habitations, des capucins, des singes hurleurs mais aussi des titis.
C’est l’heure du dîner qui ressemble à s’y méprendre au déjeuner, les moustiques aussi sortent se repaitre de mon sang qui leur a beaucoup plu au coucher du soleil. (Mieux vaut ne pas oublier son anti-moustique !!)

C’est la fin d’une belle découverte qui, je n’en doute pas, saura en séduire plus d’un. Si vous recherchez un endroit exclusif en pleine nature dans le parc Tayrona, un peu d’aventure et qu’un confort sommaire ne vous effraie pas.

Galvin, Terra Colombia.