L’annonce en mars dernier de l’organisation de la Copa America 2020 en Argentine et en Colombie a réjoui une grande partie du pays qui a hâte d’accueillir la compétition sportive la plus importante d’Amerique du sud. Bien que les colombiens soient de grands amateurs de cyclisme, de baseball ou encore de l’ancestral sport précolombiens, le Tejo, le sport le plus pratiqué dans le pays est bien évidemment le football. Profitons-en pour en apprendre un peu plus sur la culture foot en Colombie !

Comme dans la majorité des pays d’Amerique latine, l’effervescence et la passion qui règnent dans le cœur des colombiens à chaque match des « cafeteros » (surnom de l’équipe nationale de Colombie) sont justes impressionnantes. Ces évènements qui rassemblent la population autour d’un repas ou d’un verre, au stade ou devant la télévision, sont toujours des moments incroyables de partage entre les différentes générations, sans distinction sociale, politique ou religieuse.

Le football s’est démocratisé en Colombie et a commencé à se développer dans les années 30. La première équipe nationale de Colombie fut créée en 1938. La fédération nationale de football puis le premier championnat colombien voient le jour quelques années plus tard.

Parmi ces joueurs colombiens qui ont eu une renommée mondiale grâce à ce sport, on peut citer Carlos Valderrama (à gauche ci-dessous) qui a joué à Montpellier dans les années 90. Plus récemment, on retrouve Radamel Falcao (au centre) qui joue actuellement à Monaco, ou encore James Rodriguez (à droite) qui a évolué au Real Madrid et qui fut le meilleur buteur de la Coupe du Monde 2014 au Brésil.

Néanmoins, c’est surtout le championnat national qui prend une place importante dans le quotidien des colombiens. En effet, il est très fréquent de croiser dans la rue hommes, femmes et enfants endossant fièrement le maillot de leur club préféré.

Avec le temps, certaines rivalités se sont créées entre les différentes équipes du pays. A Bogota par exemple, chaque confrontation entre les deux principaux clubs de la ville, Los Millonarios et Independiente Santa Fe, crée une ambiance particulière dans les rues de la capitale le jour de la rencontre. Par les habits, les conversations, ainsi que le nombre inhabituel de personnes présentes dans les bars et restaurants, il est facile de comprendre que nous sommes un jour de match. Il en va de même pour le « classico Antioqueño » entre les verts de l’Atletico Nacional et les rouges de l’Independiente à Medellin.

S’agissant des matchs, la bonne humeur est souvent au rendez-vous lors de ces rencontres qui ressemblent parfois à de grandes fêtes. Petits et grands, hommes et femmes rythment le match depuis les tribunes par des chants, banderoles et fanfares. Ces groupes de supporters qui font vibrer les gradins, on les appelle en espagnol : « las hinchas ». Il en existe pour tous les clubs de Colombie et ils participent au match avec la même implication que les joueurs, avec l’objectif d’encourager leur équipe jusqu’à s’en casser la voix…

En plus d’encourager les professionnels, les colombiens sont aussi de grands amateurs de football. Dans presque toutes les villes, aussi bien les plus grandes que les petits villages, il est bien difficile de se promener dans les rues sans se retrouver, à un moment ou à un autre, face-à-face avec un terrain de football. Gazon ou goudron, petit ou grand, vous en trouverez dans tous les quartiers même les plus difficiles d’accès. C’est aussi pour cette raison que le futsal (un dérivé du football qui se pratique à 5 contre 5 sur une surface de la même taille qu’un terrain de handball) est très démocratisé, surtout dans les quartiers populaires où il n’y a ni la place, ni les fonds nécessaires pour construire un grand terrain. L’équipe nationale de futsal de Colombie fait partie des meilleures au niveau mondial, et ceci probablement grâce à la grande notoriété de ce sport auprès des classes populaires.

La pratique du football a aussi une fonction sociale, en vue notamment de pacifier la sociéte. En effet, le football peut aider des jeunes qui grandissent dans des quartiers défavorisés à s’éloigner des vices et de la violence qu’ils côtoient au quotidien. Différentes études et expériences sociales ont démontré les bienfaits de l’organisation d’événements sportifs autour du football dans certains quartiers difficiles de Colombie.

Aujourd’hui, le football est plus qu’un sport en Colombie. Le maillot des « cafeteros » est devenu un symbole patriote aussi fort que le condor ou le drapeau national. A l’image des joueurs composants l’équipe nationale, ce sport permet de faire oublier les différences et de rassembler tous les colombiens. Autrement dit, le football prend aujourd’hui une place considérable dans la vie d’une partie de la population colombienne.