La Colombie est un pays en plein changement. Suite à l’accord de paix signé entre le gouvernement de Juan Manuel Santos et les FARC le 24 novembre 2016, le processus de paix a donné lieu à des initiatives pour réintégrer les ex FARC dans la société civile.
Pour mieux comprendre ce processus, voici 3 exemples de projets de réinsertion qui permettent aux ex FARC de participer, chacun à leur manière, à la vie locale.

Une ferme et un atelier de couture dans la Guajira

Vous connaissez sans doute le somptueux désert et les lagunes de la Guajira, au nord-est de la Colombie ? Sachez que dans ce désert aride, il est aussi possible de cultiver les terres. La ferme Nueva Colombia (Nouvelle Colombie) en est un bel exemple. C’est une ferme de 150 hectares gérée par des membres FARC qui cultivent 10 hectares de tomates, de poivrons, de bananes, de maïs et de manioc.
Environ 30 membres FARC et 12 membres de la communauté travaillent pour la coopérative.

Il a même été construit une zone d’écotourisme pour ceux qui veulent en savoir plus sur leur vie dans la jungle pendant leurs années de combat.

 

La zone dispose aussi d’un atelier de couture, équipé de 37 machines à coudre. Des uniformes pour le personnel des restaurants, hôpitaux et écoles y sont confectionnés, et leurs finitions Wayuu leur donnent une touche originale.

Les ex-combattants ainsi que les femmes des villages voisins ont reçu une formation de l’état colombien.

Une boulangerie dans l’Antioquia

A Anorí dans l’Antioquia, au nord-ouest du pays, des jeunes ex combattants FARC travaillent désormais dans la nouvelle boulangerie du village. L’un d’entre eux, Jaime Zapata, 26 ans, a 2 rêves : obtenir son baccalauréat pour devenir infirmier, et élever sa fille dans un pays en paix. Après avoir reçu une formation de boulanger par l’état, les ex combattants ont eu l’opportunité de se réintégrer à la communauté grace à l’ouverture de cette boulangerie.

 

« C’était très bien de passer d’une époque de conflit à une époque de paix, où l’on va rencontrer et échanger avec la population civile. Maintenant, je veux progresser et, comme j’aime la boulangerie, je travaille ici et j’espère pouvoir devenir une meilleure personne » dit Jaime.

Le local est petit mais la boulangerie est un succès : 300 produits sont vendus en moyenne par jour et comme c’est la première boulangerie qui a ouvert dans la région, la nouvelle est parvenue aux villages alentours qui font désormais leurs commandes.

« Après le petit-déjeuner, on commence à sentir cette odeur de pain et on va à la boulangerie pour manger ce qui sort fraîchement du four. On ne s’imaginait pas que cela arriverait », dit un autre des anciens membres FARC qui, comme Jaime, est en réinsertion. A Anorí, on peut constater que la paix est une réalité : les soldats, policiers, membres FARC, membres de la communauté, représentants du gouvernement, tous se saluent, font des blagues et partagent même le pain ou les churros de la nouvelle boulangerie.